file les croisements

défaire, faire et refaire ses héritages

Au décès de ma grande-tante, je découvre un tableau de chasse, brodé par mon arrière-grand-mère Georgette. Ma grand-mère m’ayant parlé de celui-ci, je décide de le conserver, malgré la scène de chasse. Ainsi, j’ai entamé – lors d’une résidence de recherche artistique au Labo Urbain – une réflexion sur mon rapport à ces objets faits à la main et reçus en héritage. Grâce au geste de défaire puis de refaire, j’ai modifié la toile brodée par mon arrière-grand-mère de telle sorte que la représentation de chasse soit partiellement visible et que sa forme – anciennement « décorative » - fasse sens dans mon quotidien.

J’ai alors conçu un classeur aux dimensions de la toile qui puisse être un espace de création, rassemblant mes diverses inspirations et recherches. La toile brodée devient ainsi le paysage dans lequel et avec lequel je crée, un lieu où les pratiques – celle de mon arrière-grand-mère et la mienne – se croisent.

 

 

When my great-aunt passed away, I discovered a hunting scene, embroidered by my great-grandmother Georgette. As my grandmother told me about it, I decided to keep it, despite the hunting scene. During an artistic residency at Labo Urbain, I began to reflect on my relationship with these inherited and handmade objects. Through the act of undoing and redoing, I modified this embroidered canvas in such a way that its hunting scene became partially visible and its shape - previously 'decorative' - made sense in my everyday life.

So, I designed a binder - as the same size as the canvas - that could be a creative space, bringing together my various inspirations and research. This way, the embroidered canvas becomes the landscape in which and with which I create, a place where practices - my great-grandmother's and mine’s - intersect.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

classeur de 50 × 31 × 8 cm, broderie sur canevas, tissu, carton, fourre plastique, anneaux, 2024